A Bakou, en plein centre ville de la capitale d’Azerbaïjan, juste devant la grande mosquée Təzə Pir məscidi, un quartier a été complètement rasé de ses maisons individuelles.
La plupart d’entre elles déjà présentes durant le bloc de l’Union Soviétique se situaient au niveau de la rue Chingiz Mustafayev street, d’Abdulla Saiq boulevard, de Tolstoy street et de Nabat Asurbeyova street.
Face à cette destruction massive, il y a cependant une poignée de familles qui sont entrées en résistance et qui luttent contre cette expropriation, depuis plusieurs mois car elles gardent encore l’espoir de vivre sur cette terre familiale, dans le quartier de leur enfance ou tout simplement dans leur maison construite pour certains de leur propre main.
Près de 400 habitations, de différentes tailles ont été totalement rasées comme si une guerre avait eu lieu dans ce quartier populaire !!
La majorité des maisons a été partiellement détruite et déblayée mais il reste par endroit près de 2 mètres de gravas.
Aujourd’hui, près de 15 familles vivent encore dans leurs maisons au milieu de ce champ de ruines. Ceci sur plusieurs hectares, en plein centre ville et dans l’indifférence totale des Azerbaïdjanais et des médias.
Ces 15 familles avec ou sans enfants, jeunes couples ou personnes âgées sont prêts à tout pour continuer à vivre dans leur habitation à ce jour encore achalandée en électricité et eau potable.
Un projet immobilier de grand envergure doit voir le jour prochainement, ici comme partout à Bakou. Malgré la pression des promoteurs immobiliers et du gouvernement, ces familles parviendront-elles à se faire entendre et lutter contre l’expropriation ? Oui peut-être mais pour combien de temps encore ?
Certaines maisons avaient été construites collées les unes aux autres et aujourd’hui, ces quelques habitations encore debout donnent l’illusion qu’elles finiront en poussières très rapidement. A en voir leur voiture, pour la plupart des grosses berlines, garées devant chez eux, on peut se douter que ce conflit n’est pas orientée uniquement vers un aspect financier !
J’ai rencontré une vieille dame qui ne parlait que Russe et Azéri, aidée par une voisine qui ne parlait que très peu l’anglais mais j’ai néanmoins réussi à comprendre la situation psychologiquement difficile que subit cette Babouchka ainsi que ses voisins. De l’autre côté de ce qui était une ruelle de quartier autrefois, je discute avec un couple Azérie, qui font tout pour me faire comprendre que personne ne les fera partir de leur maison, de chez eux car ils vivent ici depuis leur enfance ! Rien ne pourra les déloger.
Au bout de 2 heures sur place, un policier qui me regardait déjà depuis un moment depuis la porte principale de la grande mosquée, a dû prévenir ses collègues car soudain une voiture de la police s’approche de moi sans activer pour autant ses gyrophares mais en s’arrêtant à près de 50 mètres de moi. Cette présence proche de moi et m’observant avec intensité se veut dissuasive mieux vaut quitter les lieux… n’ayant guère envie de me retrouver entre les mains de la police de Bakou !